Pratiquer l'apiculture pour préserver les mangroves mahoraises...
En 2019, Te Me Um a choisi de soutenir l’Association Mangrove Environnement (AME) dans son micro-projet de promotion de l’apiculture dans les mangroves de Mayotte.
L’objectif de ce micro-projet est de développer l’apiculture dans l’arrière-mangrove de Tsimkoura par la formation des agriculteurs locaux et de bénévoles et l’installation de ruchers.
Les arrières-mangroves de Mayotte sont classées « En Danger Critique » sur la liste rouge des écosystèmes, dressée par le Comité Français de l’UICN. Elles sont notamment menacées par les pratiques agricoles, comme les brûlis, qui déciment également les colonies d’abeilles sauvages. Les abeilles sont indispensables au bon état de santé de la mangrove, car elles assurent la pollinisation de nombreuses espèces végétales. Le développement de l’apiculture en mangrove apporte non seulement une alternative aux agriculteurs et éleveurs, mais permet également de les sensibiliser et de protéger les colonies d’abeilles sauvages.
Un technicien apiculteur de l’association AME, Ngizi Ya Nyoshi, a dispensé des formations aux agriculteurs, aux bénévoles de l’association et au grand-public, sur la fabrication et l’entretien d’une ruche, les techniques de capture et de piégeage et sur la vie de l’abeille. Un technicien du Conservatoire du Littoral, propriétaire du site, a également dispensé une formation sur la restauration de l’arrière-mangrove. Les jeunes de l’association Les Apprentis d’Auteuil seront accueillis sur le site de l’arrière-mangrove de Tsimkoura et sensibilisés à l’apiculture. Des pièges y ont été installés afin de capturer des abeilles et les installer dans les ruches, pour l’instant sans succès.
Au total, ce sont 5 agriculteurs, 9 bénévoles et 2 stagiaires qui ont été formés à l’apiculture et sont capables de construire leur propre rucher. Le projet a pris du retard du fait de la crise sanitaire, qui a empêché la livraison de matériel pendant plusieurs mois.
Malgré cela, les formations se sont bien déroulées et 3 participants souhaitent produire du miel. L’association AME a embauché un des deux stagiaires à mi-temps, afin qu’il installe un rucher pour produire du miel de mangrove, mais surtout pour poursuivre la sensibilisation des mahorais à la pratique de l’apiculture.
Retrouvez l'interview de Boina Said Boina, président de l'Association Mangroves Environnement, réalisée par Pauline Malterre, chargée de mission Biodiversité à l'antenne Mayotte du CF UICN.