La ville du Gosier engagée pour protéger la biodiversité de la Poudrière
En 2019, le programme Te Me Um a choisi de soutenir la ville du Gosier dans son projet de remise en l’état d’une zone humide d’intérêt écologique majeur.
L’objectif du micro-projet est de redonner son caractère naturel au site de la Poudrière, une mangrove située sur la côte Sud de Grande-Terre.
Le site de la Poudrière fait face à de nombreuses pressions, qui menacent la bonne santé de l’écosystème et notamment celle des espèces de palétuviers présentes. Les acteurs locaux ont décidé de s’associer pour protéger la zone. En décembre 2020, une action de nettoyage a été menée par une armée de bénévoles sur le site. Elle a permis de sensibiliser le grand-public à la protection de la nature. Suite à cette action, le Conservatoire du Littoral a procédé à l’enlèvement mécanique des véhicules hors d’usage, des déchets immergés et ensablés et autres dépôts sauvages. L’accès au site a également été limité.
Une fois nettoyé, le site a servi de support à une aire marine éducative, dispositif proposé par l’Office Français de la Biodiversité, qui a permis aux élèves de l’école de Poucet de participer à la gestion écologique du site. Ils ont été sensibilisés à sa protection, en découvrant ses richesses et les acteurs qui le font vivre. Ce micro-projet a également permis à la ville du Gosier de collaborer avec les associations locales, le Pôle Relais Zone Humides Tropicales et le Conservatoire du Littoral, qui a notamment engagé un garde du littoral pour surveiller le site.
La municipalité porte un projet plus global de remise en état, qui permettra à la ville du Gosier d’obtenir le label “Ville Durable, Ville Ecotouristique”, grâce à ses écosystèmes inondables, un ensemble naturel unique sur la côte du Sud Grande-Terre. Le site a également été proposé pour être classé en Espace Naturel Sensible. Un projet d’Atlas de la Biodiversité Communal est également prévu. Cet autre dispositif de l’Office Français de la Biodiversité permet de faire l’inventaire de la biodiversité d’une commune de façon participative, en y associant les habitants, de façon à mettre en valeur les enjeux liés à sa protection.
L’expérience de la Poudrière a révélé l’importance de la maîtrise foncière des sites concernés par les projets. La responsable du projet, Cindy Valey, conseille de prévoir un temps de concertation à ce propos dans les étapes des projets. Elle estime également qu’agir simplement sur les pressions exercées sur les milieux s’avère parfois plus efficace : dans le cas de la Poudrière, les replantations de palétuviers envisagées se sont avérées inadaptées, car le milieu a fait la démonstration de ses propres capacités de résilience.