Restauration, suivi et animation autour de la mangrove de Bandrélé

Opération de nettoyage. @Bénévole de l'association 976 Sud Prévention

30/08/2021 - 30/08/2022

En 2021, le programme Te Me Um a choisi de soutenir le micro-projet de l’Association mahoraise 976 SUD PREVENTION.

Ce micro-projet avait pour objectif la restauration de la mangrove de Bandrélé par 1) la recolonisation naturelle de l’espace choisi, 2) la dynamisation de la végétation et la plantation de palétuviers, 3) le suivi cette restauration et 4) la sensibilisation de la population à la protection de la mangrove.

Dans un contexte de changement climatique, l’Association 976 SUD PREVENTION se mobilise pour la protection de la mangrove. La mangrove est un écosystème unique, ayant une valeur socio-économique importante à Bandrélé et qui est cependant victime de nombreuses menaces. Par exemple, les activités humaines ont un impact direct sur sa biodiversité (exploitation du sel), entrainant un déclin de certaines populations de palétuviers et parfois à l’extinction d'espèces végétales et animales. De plus, la pollution liée à la présence de déchets détruit cet écosystème. C’est pourquoi l’association a décidé de mener une action de restauration de la mangrove avec une 40aine de bénévoles engagés.

Le projet a démarré en février 2022 par un grand nettoyage de la mangrove. Ensuite, les bénévoles ont bénéficié d’une formation sur la mangrove et ses espèces de palétuviers, ainsi que sur les oiseaux rencontrés dans ce milieu avec des naturalistes et avec l’UICN France. L’association a ainsi compris que l’endroit initialement choisi pour procéder à la plantation de palétuviers correspondait à une tanne et n’était pas propice à une repousse. Par conséquent, la plantation n’a pas été réalisée, mais des rondes sont menées par équipe tous les jours pour s’assurer que personne ne coupe la mangrove ou ne marche sur les pneumatophores. De plus, les bénévoles réalisent un suivi de la mangrove sur la base d’indicateurs simples et sensibilisent les jeunes qui viennent jouer au football à cet endroit, en leur expliquant pourquoi leur jeu empêche la régénération naturelle de la mangrove.

Le projet de l’association a déjà des retombées positives. Suite aux actions de sensibilisation, l’association a remarqué un changement de comportement des habitants. Une partie de la population a compris les enjeux, risques et bénéfices liés à la mangrove. En effet, lors des nettoyages et actions de sensibilisation dans la mangrove, certains habitants viennent aider l’association. De plus, il semblerait que la mangrove soit moins piétinée et coupée qu’auparavant et on y trouve moins de déchets.

En revanche, l’association a aussi fait face à deux difficultés majeures. La première concernait le site choisi pour la plantation de palétuviers qui s’est révélé être impropice, et la deuxième concerne les jeunes qui continuent de jouer au football dans la mangrove, ce qui empêche la repousse des palétuviers.

L’association tire également quelques leçons majeures de son projet, notamment le besoin d’augmenter sa visibilité, car de nombreuses personnes n’étaient pas au courant des actions, et aussi de veiller à ce que l’ambassadeur qui fait office de gardien soit remplacé dès qu’il quitte les lieux pour éviter que certains habitants ne profitent de l’occasion pour commettre des infractions.

Ce projet ne s’arrête pas là et les perspectives qui lui font suite sont multiples. Il est en effet prévu :

de sensibiliser en profondeur les personnes qui traversent la mangrove, surtout les pécheurs, pour les inciter à réduire les passages avec leurs pirogues et leurs barques et à emprunter un chemin sans détruire les pneumatophores ;
d’augmenter la visibilité des actions de l’association auprès des familles ;
de continuer à mener des rondes pour vérifier si la mangrove est bien protégée, pour limiter les impacts humains et aussi pour aider à lutter contre les différents phénomènes naturels tel que tsunami ou raz-de-marée.

Rédaction : Houdjati Ridjali et Lea Masserey