Création d'une pépinière conservatrice à Raivavae
En 2021, le programme TeMeUm a choisi de soutenir le micro-projet de l’association polynésienne Paruru ia Raivavae.
Ce micro-projet avait pour objectifs de préserver les espèces végétales patrimoniales menacées avec la mise en place d’une pépinière tout en impliquant et sensibilisant la population.
Parmi les îles de l’archipel des Australes, Raivavae présente des espèces végétales remarquables, puisqu’elle possède 30 espèces endémiques de l’archipel dont 8 présentes sur l’île uniquement. Cependant, plusieurs espèces de plantes endémiques et indigènes sont classées en danger critique d’extinction par l’UICN et en catégorie A par le code de l’environnement de Polynésie française. La connaissance naturaliste est trop peu valorisée et un besoin de vulgarisation, d’information et de sensibilisation à tous les niveaux se ressent. L’association Paruru ia Raivavae a ainsi souhaité agir avec la mise en place d’une pépinière.
Tout d’abord, il a fallu diagnostiquer les plantes endémiques et déterminer un site idéal pour la préservation des plantes endémiques et sauvages de Raivavae en partenariat avec des botanistes. En amont de l’aménagement du site, une consultation publique a été menée auprès de la population, de la commune, du Service de Développement Rural (SDR) et des confessions religieuses de l’île. Ensuite, le site choisi a été défriché et clôturé pour éviter l’entrée des chèvres dans la future pépinière. Une deuxième pépinière, plus petite et provisoire, a été créée proche du service du SDR. Elle sert de lieu de germination des plantes récoltées par les membres de Paruru ia Raivavae avant plantation dans la pépinière principale. Les membres de l’association et les bénévoles ont bénéficié de diverses formations sur la botanique pour étendre leurs connaissances. Un guide des plantes endémiques de Raivavae a également été produit.
Quelques difficultés ont été toutefois rencontrées au cours du micro-projet. La première concerne les difficultés de communication avec la responsable du micro-projet à cause des mauvaises connections Internet sur l’île. En outre, il n’a pas été possible d’intervenir auprès des écoles par absence d’accord de la Direction Générale de l’Education et des Enseignants (DGEE) dans les temps. Les interventions avec les écoles pourront potentiellement être menées dans le futur. Similairement, les sorties de terrain à destination du grand public n’ont pas pu être organisées. Finalement, l’association n’a pas non plus obtenu les autorisations nécessaires de la part de la DIREN pour réaliser et poser les panneaux de sensibilisation prévus.
L’association tire plusieurs enseignements du micro-projet, telle que la nécessité d’obtenir du soutien technique et financier pour mener à bien les actions et le besoin d’autonomie des habitants sur place, d’où l’intérêt d’organiser des formations.
Malgré les difficultés, le projet a rencontré un grand succès auprès de ses partenaires. En effet, le maire de Raivavae s’est montré très favorable à la création de cette pépinière conservatrice, la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) a apporté son soutien technique aux membres de l’association et l’Eglise Protestante a gracieusement fait don de la terre pour la réalisation du projet. Dernier point, mais non des moindres, la population s’est impliquée dans le projet et a cherché à se réapproprier sa biodiversité et ses connaissances ancestrales.
Pour la suite, Paruru ia Raivavae prévoit :
- De transplanter les plantes endémiques de la petite pépinière à la zone clôturée ;
- De faire germer des plantes d’intérêt médicinal ;
- D’imprimer et diffuser le guide des plantes rares de l’île de Raivavae ;
- D’impliquer les enfants de l’école publique et religieuse ;
- De poursuivre l’implication des habitants.
Rédaction : Solange Opeta et Lea Masserey